Découvrez la sous-préfecture de Nérac

De sa construction en 1835 à sa transformation en sous-préfecture en 1945, l'ancienne maison Berrette a vécu 1000 vies qui ont façonné son histoire pendant 2 siècles. Retour sur son incroyable destin.

L'ancienne préfecture de Nérac fait partie de ces bâtisses chargées d'histoire et de destins pluriels. C'est en 1835, durant le mandat du baron Haussmann, qu'est édifiée cette demeure, typique de la Monarchie de Juillet. Construite le long de l'avenue Foch par Antoine Carrière, maître de pension, elle abritait alors une école du secondaire. 20 ans plus tard, en 1853, Cléophile Carrière , fille et unique héritière, vend la propriété à Jacques Cruzel. Puis c'est au tour de Jean-Albert Berrette de tomber sous le charme de cette bâtisse, au point d'en faire sa résidence principale.

Fin de l'épopée ? Las ! En 1887, le département du Lot-et-Garonne se porte acquéreur de la maison qui accueille, dans un premier temps, des œuvres de charité puis des agents de la sous-préfecture, jusqu'en 1926. Nouveau coup du destin : l'installation définitive de la sous-préfecture est finalement avortée sur décision du gouvernement de Raymond Poincaré. L'ancienne demeure change à nouveau de vie. D'abord transformée en école maternelle, elle devient l’intendance des FFI (Forces Françaises de l'Intérieur) pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce n'est qu'en 1945 que la destinée de la propriété sera définitivement scellée, en devenant sous-préfecture jusqu’en 2011.

L'autre pièce maîtresse de cette demeure est, sans conteste, son majestueux escalier mauresque. À lui-seul, il définit l’atmosphère des lieux. Cette impression est soulignée par une lumière vive qui, le matin, vient souligner ses courbes orientales. Avec ses corniches en forme d’arc en stuc sculpté de couleur blanche, ses colonnes aux chapiteaux subtilement décorés d’arabesques : cet escalier est la colonne vertébrale autour de laquelle s’articule toute l’organisation de la maison.

Le premier étage est ainsi consacré aux anciens appartements privés du préfet. Le large palier débouche sur une série de chambres, donnant sur le jardin, ainsi que sur des salons et bureaux surplombant la cour d’honneur. Au second niveau, on retrouve une succession de six chambres de bonnes, actuellement en restauration. Le dernier étage, quant à lui, est composé de combles entièrement aménageables.

Au fil des bureaux, des chambres et des salons, s'égraine un ensemble de cheminées, tout de marbre vêtues ou réalisées en pierres de tuffeau. Parmi elles, la magnifique cheminée située dans le premier salon au rez-de-chaussée. Ces deux jambages sont flanqués de deux allégories féminines représentant deux nymphes en tuffeau ! Enfin, dernier atout de cette demeure : les commodités.

L’ancienne sous-préfecture fut habitée jusque très récemment par de nombreux agents administratifs et le sous-préfet lui-même. Ainsi, les lieux possèdent deux cuisines et plusieurs salles de bain !

Continuons notre visite, en arpentant cette fois-ci, l'aile gauche de la bâtisse qui accueillait autrefois l’accueil des administrés. Dans cet espace, vous retrouverez deux salles d’archives, un ancien local informatique, une salle de réunion et cinq bureaux. Pour compléter le tout, un logement de gardien en annexe ainsi que plusieurs remises laissent libre cours à tous les projets...